Harmonia Sacra est lauréat de Lille pour le Bien Commun

La Voix du Nord.fr I 5 avril 2023

Levée de fonds pour des associations altruistes : une fois, deux fois, trois fois... Adjugé, donné ! C’est une soirée d’enchères décidément pas comme les autres à laquelle plus de 700 personnes ont assisté mardi soir à la Cité des échanges de Marcq-enBarœul. Son objectif : lever des fonds pour une dizaine d’associations du Nord et du Pas-de-Calais qui œuvrent à rendre notre monde meilleur.

Ils ont les yeux qui pétillent. Bluffés qu’ils sont par cette soirée qui va leur permettre de mener à bien leurs projets. Lutte contre contre le gâchis alimentaire, habitat partagé et accueil de sans-abri, soutien scolaire, intégration sociale et professionnelle, accueil d’autistes, culture pour tous, les causes étaient nombreuses, louables. Et les attentes fortes pour cette dizaine d’associations du Nord et du Pasde-Calais, sélectionnées parmi 130 dossiers, ayant le bien commun comme credo. Mardi soir, pour elles, 518 600 euros ont été réunis en moins de deux heures. Plus d’un demi-million de dons. Il n’y a pas à dire, la région sait se montrer généreuse. Organisée par la Fondation de France et la société Obole, spécialisée dans l’accompagnement d’associations cherchant à lever des fonds, la deuxième édition de la Nuit du Bien commun a incontestablement atteint ses objectifs : « Nous étions 500 l’an dernier, 700 aujourd’hui il faut croire que cela a donné envie aux uns et aux autres de revenir, tout en attirant de nouvelles personnes prêtes à s’engager », se réjouit Laure Decouvelaere, délégue régionale de la Fondation de France. Il faut reconnaître que la forme de cet engagement s’avère redoutablement efficace.

Show à l’américaine... Le principe ? Chacune des dix assos avait trois minutes pour présenter son projet et motiver sa recherche de fonds. Reprenant les codes d’une vente aux enchères, avec une authentique commissaire-priseur à la manœuvre, chacun dans la salle pouvait ensuite se manifester pour faire un don allant de 100 à 5000 euros. La Tente des glaneurs lançait le bal. Active dans la lutte contre le gâchis alimentaire, l’asso était à la recherche de 40 000 € pour financer un nouveau camion. « Mon kif, c’est de donner à manger » résume Jean-Loup Lemaire, à l’origine du projet. Les mains se lèvent dans la salle. 20 000 € sont collectés en dix secondes à peine. 40 100 € au final. Plié en cinq minutes. À un rythme effréné, dans une ambiance survoltée, la générosité s’exprime. Chaque intervention voit des dizaines de mains se lever. Des dizaines de milliers d’euros affluer. Vertigineux. « C’est dingue, ça motive », commente Florian, l’un des ados en formation à l’École de production automobile d’Orchies, laquelle a fait du décrochage scolaire sa cible. Son directeur, Joseph Sciortino, attendait 45 000 € de la soirée pour créer un nouvelle section carrosserie-peinture. Il est reparti avec plus de 55 000 €. « Ces gens donnent envie de donner. On est dans le concret. On voit où ça va », témoigne Philippe, chef d’entreprise tenant à rester discret et qui s’est délesté de quelques milliers d’euros en soutenant plusieurs projets. La déduction fiscale passera par là, mais n’explique évidemment pas tout. « Des soirées comme celle-là font du bien, résume Albane, une autre donatrice, ça nous change du journal de 20 h ». Et ça change la vie de ceux qui en ont besoin...