Improvvisando
Un programme… sans programme, ou presque !
Ce mardi 25 novembre 2025, à l’Avant-Scène, c’était « l’heure de l’improvisation / Des chorus et des citations ». En effet, les deux musiciens se sont « donnés avec passion / Pour faire une jam »*… baroque !
Un programme… sans programme, ou presque
Bien avant le jazz, l’improvisation était une composante à part entière de la musique baroque.
C’est ce que nous ont rappelé ce soir, le violoniste Matthieu Camilleri et le gambiste Martin Bauer. Grâce à leur complicité évidente, ils se répondent, se suivent, s’entraînent, découvrant une merveilleuse alchimie, indispensable à l’exercice.
Entre les morceaux, les musiciens nous donnent quelques précisions, guidant ainsi notre écoute. Peu à peu, l’échange s’amorce avec le public, invité à reconnaître un thème des Variations Goldberg ou des airs célèbres comme Une jeune fillette, repris dans le film Tous les matins du monde et traduit dans de multiples langues.
Il faut dire que l’Avant-Scène, parfait exemple du lieu convivial, se prête tout à fait à cette expérience.
Et bientôt le public devient acteur du concert, au-delà de sa seule écoute attentive, lorsque les musiciens nous demandent de choisir un affect, concept essentiel de l’esthétique baroque.
Une spectatrice lance :
« Mélancolie !
- Mais encore ?, demande le violoniste,
- Pas triste,… plutôt rêveur »
Le duo s’exécute, nous emportant dans une douce rêverie.
Pour le morceau suivant, ce sera « Exaltation », permettant aux musiciens de déployer toute leur virtuosité.
Un dernier choix pour terminer : « Triste ou gai ? »
Et c’est la gaieté qui a triomphé !
*d’après Pour faire une jam, Paroles et musique : Charles Aznavour, @ Editions Djanik, 1958
Texte : Isabelle Carzon
Photos : Ana Lucia Montezum et Jean-Marc Deltombe
